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🧠 Courir d’abord, réfléchir après.

« Homo-Sapiens » a toujours fonctionné à deux vitesses. Entre vigilance réflexe instantanée et analyse a posteriori. Ce mécanisme binaire est toujours au cœur de tous comportements humains, seule la nature des prédateurs et proies a changé.


Le cerveau « émotionnel » connecte les « expériences mémorisées dans le passé » à la situation « éprouvée dans l’instant » afin d’établir des relations de cause à effet.


Si une situation identique était survenue auparavant avec comme conséquence la mort d’un membre du groupe, la probabilité était cataloguée « élevée » qu’un nouvel événement de ce type produise le même résultat.


Être la proie d’un prédateur ou survivre pouvait tenir à un poil de « panthera tigris » et quelques fractions de secondes.

Cela me fait toujours rire d’imaginer la longévité de notre espèce humaine si nous avions été des « Homo-Œconomicus » rationnels et conscients. 

Vous savez, cette idéalisation de l’ « utilisateur » moderne, Homo-Œconomicus, abusivement envisagé ces dernières décennies comme le nec plus ultra.

Imaginez un de ces spécimens d'Homo-Œconomicus dans la savane préhistorique : 

« Oh, à 250 mètres je vois un gros animal à rayures courant vers moi. Sur base de l’ensemble des traits que j’observe, il doit s’agir d’un animal de la famille des félidés, probablement un tigre à dents de sabre. Oui, oui c’est bien un machairodonte mâle ! J’estime la vitesse de sa course à environ 50 km/h. Vu cette célérité, il lui faudra quelque 20 secondes pour se porter à ma hauteur. Plusieurs options s’offrent à moi, analysons quelle est la plus optimale. Vu qu’il est midi, et que les tigres partent habituellement chasser tard dans la journée ou de nuit, le fauve doit avoir son estomac plein. Dans ce cas, je peux rester sans bouger. Seconde option : faim ou pas faim, peut-être me voit-il comme une proie à zigouiller ? En ce cas, il faut que je … Oups, je suis mort ! » :)

Heureusement, le héros de l'extrait ci-dessous, et vos utilisateurs, sont bien des Homo-Sapiens.

Notre biologie s’est naturellement construite au fil de millions d’années autour d’un principe de « vigilance réflexe » selon lequel il était préférable de se tromper plutôt que de risquer la mort.

Ce réflexe ne nous immunise toujours pas aujourd’hui à commettre des erreurs.

Que ce soit face à une app, un message marketing ou un dialogue de vente, le client court d’abord, et réfléchi après.

Lorsque nos ancêtres voyaient fondre sur eux un « prédateur », il était impératif que le cerveau « émotionnel » réagisse au quart de tour et que l’humanoïde prenne ses jambes à son cou sans entamer une analyse « rationnelle » de la situation sous peine de périr de mort violente. Courir d’abord, analyser ensuite.

Aujourd’hui, dans l’expérience que vos utilisateurs vivent en utilisant un service digital, si le cerveau perçoit des composants comme « prédateurs », que pensez-vous que le cerveau va faire ?

Réponse : éviter les composants perçus comme « prédateurs ». Dit autrement, courir d’abord, analyser ensuite.

Conclusion

L'essence de la survie humaine, façonnée au fil des millions d'années, repose sur une capacité innée à réagir instinctivement face aux dangers, un principe qui continue d'influencer nos comportements dans le monde moderne. 

Alors que les prédateurs préhistoriques ont cédé la place à des défis et des décisions du quotidien, notre cerveau émotionnel reste un acteur clé dans la manière dont nous interagissons avec notre environnement. 

Cette compréhension de la biologie comportementale ouvre des perspectives fascinantes pour les UX Designers, UX Researchers, et les professionnels du marketing et de la vente, les invitant à repenser la conception des expériences utilisateurs pour qu'elles soient en harmonie avec nos réflexes les plus primaires. 

En fin de compte, embrasser notre héritage d'Homo-Sapiens pourrait bien être la clé pour concevoir des expériences positives.

Voici quelques questions pour la route

Comment pouvez-vous utiliser la compréhension de la « vigilance réflexe » pour créer des interfaces qui minimisent les réactions de « fuite » des utilisateurs et favorisent une interaction positive ?

De quelle manière vos stratégies de recherche peuvent-elles explorer et mesurer les réactions émotionnelles et instinctives des utilisateurs face à différents éléments d'une expérience digitale ?

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