La gĂ©ographie cĂ©rĂ©brale recĂšle un tas dâexplications passionnantes de nos choix et comportements. La science avance dans cette exploration du cerveau aujourdâhui cartographiĂ© en 180 aires fonctionnelles.
La premiÚre carte du cerveau établie début du 20Úme siÚcle par le neuropathologiste allemand Korbinian Brodmann délimitait 52 aires distinctes, chacune correspondant à une activité fonctionnelle spécifique.
Ce sont toujours ces mĂȘmes aires qui sont aujourdâhui activĂ©es dans le cerveau de vos clients en fonction des actions qu'ils souhaitent, ou doivent, entreprendre au quotidien.
Quiconque détecte un objet intéressant dans une vitrine, et hop, son cerveau anticipe la récompense, ressent un plaisir immédiat à la vue de l'objet, fixe ses yeux sur celui-ci, le reconnaßt ⊠Toutes ces actions sont des fonctions activées au départ de plusieurs aires de son cerveau.
Idem au moment de prendre une décision : comparer, réfléchir, mesurer le risque avant de réaliser une action, ⊠sont des fonctions cartographiées dans diverses aires cérébrales.
Depuis plus dâun siĂšcle, les scientifiques nâont jamais relĂąchĂ© leurs recherches pour affiner le travail de cartographie cĂ©rĂ©brale, anatomique et fonctionnelle, initiĂ© par Brodmann au dĂ©part dâun nombre restreint de personnes.
Plus dâun siĂšcle plus tard, en 2016, quelques scientifiques sont passĂ©s Ă une vitesse et un Ă©chantillon supĂ©rieurs. Cette annĂ©e-lĂ , Matthew Glasser, David Van Essen â doctorants de lâUniversitĂ© de Washington â et 10 scientifiques de six autres centres de recherches ont rĂ©volutionnĂ© la « gĂ©ographie » cĂ©rĂ©brale par la crĂ©ation dâune nouvelle carte du cerveau.
GrĂące aux technologies dâimagerie cĂ©rĂ©brale les plus avancĂ©es, le collectif a rĂ©ussi Ă apprĂ©hender ce qui se passe prĂ©cisĂ©ment dans le cerveau vivant et Ă recueillir des prĂ©cieuses donnĂ©es sur un panel de 200 personnes. Suite Ă cette expĂ©rience scientifique, la carte cĂ©rĂ©brale est passĂ©e des 52 aires de Brodmann ⊠à 180 aires.
Ces nouvelles données ont confirmé que les pensées de vos utilisateurs composent une sorte de partition musicale dont les notes sont jouées par un « orchestre » de 180 instruments, et en majorité le sont de façon non-conscientes.
La derniÚre décennie de découvertes sur notre cerveau remet en question
tellement dâacquis sur la comprĂ©hension des comportements et habitudes des
clients et des employĂ©s que les entreprises nâont pas encore eu le temps de les intĂ©grer.
Ces « rĂ©centes » rĂ©vĂ©lations scientifiques concourent Ă jeter les fondements dâune notion revisitĂ©e de « lâexpĂ©rience », enfin libĂ©rĂ©e dâhomo Ćconomicus et de son dogme rationnel.
Mais je le sens bien, vous jugez peut-ĂȘtre que cette plongĂ©e dans les mĂ©andres mĂ©connus de notre cerveau nous Ă©loigne de notre sujet central : « lâexpĂ©rience client ». DĂ©trompez-vous. Nous sommes mĂȘme au cĆur du sujet. Câest justement la comprĂ©hension des aires du cerveau, et des diverses fonctions qui leurs sont associĂ©es, qui permet de mieux dĂ©finir ce quâest un « Client » et ses motivations.
Conclusion
Lâexploration dĂ©taillĂ©e du cerveau humain et de ses 180 aires fonctionnelles nous offre des perspectives fascinantes sur la comprĂ©hension des comportements et choix des utilisateurs.
Ces avancées scientifiques, notamment les travaux révolutionnaires de Matthew Glasser, David Van Essen, et leur équipe, enrichissent notre approche de l'expérience utilisateur en révélant la complexité et la subtilité des processus cérébraux impliqués.
Loin de nous Ă©loigner du cĆur de l'expĂ©rience client, ces dĂ©couvertes nous rapprochent de la vĂ©ritable essence de ce qui motive et influence les dĂ©cisions et actions des clients.
En intégrant ces connaissances dans nos stratégies, nous pouvons concevoir des expériences plus intuitives, engageantes et satisfaisantes qui résonnent profondément avec les besoins et désirs inconscients des utilisateurs.
Voici quelques questions pour la route âŠ
Comment pouvez-vous utiliser la connaissance des aires cérébrales et de leurs fonctions pour créer des interfaces plus intuitives et des parcours utilisateurs qui anticipent et répondent aux besoins non conscients des clients ?
De quelle maniÚre ces informations sur la cartographie cérébrale peuvent-elles orienter vos méthodologies de recherche pour mieux comprendre les motivations profondes des utilisateurs et tester l'efficacité des expériences conçues ?